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Parole de bénévole - Dominique


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«  Quand Astrée m'a demandé d'accompagner par téléphone une personne se sentant particulièrement isolée à cause du confinement, j'ai dit oui tout de suite.

C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de J. qui vit dans les Hauts de France.

J. venait déjà de passer des mois très durs. Il s'était séparé de sa compagne et ne s'entendait pas très bien avec sa fille adolescente. Il travaillait en intérim sur une plateforme logistique tout en étant hébergé provisoirement chez son frère.

Avec le confinement, J. a perdu son emploi, De plus, il s'est retrouvé séparé de sa nouvelle amie qui vit dans une ville voisine. Il s'est alors senti très mal, recourant par fois aux anxiolytiques, C'est à ce moment qu'il a contacté Astrée.

Nous avons convenu ensemble que je l'appellerai deux à trois fois par semaine une demi-heure environ.

C'était difficile pour lui au début de parler bien que ce soit quelqu'un qui verbalise bien. Petit à petit, il s'est senti plus en confiance. Souvent il me faisait part de sa relation tendue avec sa fille, de la gêne qu'il éprouvait à vivre chez son frère, de la souffrance que lui causait la séparation avec son amie. Mais nos conversations prenaient par fois aussi un tour plus positif ! Il me racontait alors un footing qui lui avait fait du bien, un livre qu'il était en train de lire ou un film qui lui avait plu.

Vers la fin du confinement, J. a pu commencer à revoir son amie. Il a aussi appris que son employeur le réembauchait dès le premier jour du déconfinement. Je l'ai senti revivre peu à peu.

C'est tout naturellement que nous avons convenu que mon accompagnement n'était plus nécessaire. J. m'a d'ailleurs dit qu'il préférait laisser la place à quelqu'un de plus en difficulté que lui. Ce à quoi j'ai répondu que la difficulté dépendait surtout du ressenti de chacun et qu'il n'y avait pas d'angoisse plus importante qu'une d'autre. Il sait en tous cas qu'il peut nous rappeler s'il se sent à nouveau perdu. Il y aura toujours une écoute.

J'ai été très contente d'assister à l'évolution de plus en plus positive de J., de le voir reprendre confiance dans l'avenir même si tout n'est pas réglé encore. Mais il se sent plus fort pour y parvenir. Et cela me fait chaud au coeur. »

 

Dominique, Bénévole Astrée à Paris



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