Baromètre de la solitude 2025 : une fracture persistante, héritage silencieux de la crise sanitaire.

Trois ans après la fin des confinements, l’édition 2024 du baromètre sur la solitude des Français[1], réalisée par l’Ifop pour l’association Astrée, met en lumière une réalité ambivalente : si la vie sociale semble avoir repris son cours, la solitude chronique progresse, révélant des fractures sociales et des vulnérabilités profondes dans la société française.
Un retour aux liens sociaux, mais une solitude chronique persistante
Les indicateurs globaux du baromètre montrent un retour progressif à des relations sociales plus soutenues. Une majorité de Français déclarent avoir des proches sur qui compter : la plupart d’entre eux déclarent pouvoir appeler un ami en cas de besoin et affirment toujours avoir quelqu’un à qui parler de leurs problèmes quotidiens.
Cependant, derrière cette apparente amélioration, la proportion de Français souffrant de solitude chronique reste inquiétante : 17 % en 2024, contre 13 % avant la crise sanitaire. Cette augmentation durable reflète une évolution structurelle, marquée notamment par l’essor du télétravail, qui reste plébiscité, et la digitalisation accélérée des échanges.
Les jeunes et les plus modestes, en première ligne
L’étude bouscule également les idées reçues : les jeunes adultes (18-24 ans) sont les plus touchés par la solitude chronique (40 %), bien plus que les personnes âgées de plus de 65 ans (7 %).
De plus, la solitude frappe de manière disproportionnée les populations déjà vulnérables :
31 % des catégories modestes contre 11 % des catégories aisées.
33 % des personnes LGBT, contre 16 % des hétérosexuels.
24 % des célibataires, contre 13 % des personnes en couple.
Par ailleurs, les actifs font face à une solitude professionnelle accentuée par le télétravail, qui réduit les opportunités de créer des liens sociaux au quotidien bien qu’il reste plébiscité.
Un enjeu de santé publique sous-estimé
La solitude chronique s’accompagne de conséquences graves :
- 76 % des personnes isolées se déclarent malheureuses, contre 34 % dans l’ensemble de la population.
- 65 % ont déjà envisagé de mettre fin à leurs jours, soit deux fois plus que la moyenne nationale.
- Leur consommation de psychotropes est également deux fois plus élevée que celle des autres Français.
La normalisation de la solitude ne doit pas faire oublier l’urgence d’une mobilisation collective pour retisser des liens durables.
(RE)veillons les liens sociaux à l'occasion de la Journée des solitudes 2025
Pour sensibiliser et mobiliser l’opinion publique contre ce fléau des solitudes, Astrée, association à l’initiative de la Journée de Solitudes, lance avec le soutien d’AG2R LA MONDIALE, la Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale et la mairie de Paris, la 8ème Journée des Solitudes.
Astrée appelle à une mobilisation collective contre la banalisation de la solitude et pour la promotion de solutions concrètes.
Vous pouvez découvrir l'enquête en détails ici
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