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Nouvelles perspectives sur la solitude chronique et le risque d'AVC


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Une étude publiée dans EClinicalMedicine révèle une corrélation entre la solitude chronique et le risque accru d'accident vasculaire cérébral (AVC) chez les américains 50+. Alors que les facteurs traditionnels tels que l'hypertension, le diabète et le tabagisme sont régulièrement étudiés, cette recherche met en lumière l'impact profond et souvent négligé de la solitude sur la santé.

L’association Astrée souhaite attirer l’attention sur une étude américaine publiée en juin dernier dans eClinicalMedicine.

La solitude chronique est souvent perçue comme un défi psychologique, mais ses impacts sur la santé physique, notamment sur le risque d’Accident Vasculaire Cérébral (AVC), sont désormais documentés grâce à cette recherche.  Nous vous proposons de faire le point dans cet article. 

Vous souhaitez lire l'étude plus en détail ? Vous pouvez la retrouver ici

 L'étude, en bref

 
La solitude, facteur de risque des accidents vasculaires cérébraux


Entre 2006 et 2018, près de 9000 individus de plus de 50 ans ont été suivis aux Etats-Unis.

Deux données principales ont été surveillées durant la période pour déterminer s'il existe ou non une corrélation entre elles :

  • La survenance d’un Accident Vasculaire Cérébral
  • L’évolution du niveau de solitude des participants, avec un niveau de solitude de base puis ses évolutions sur deux points de comparaison dans le temps. Cette mesure utilise une échelle de solitude UCLA (University of California Los Angeles loneliness scale), dans une forme simplifiée.
    Les résultats démontrent un lien significatif entre la solitude chronique et une augmentation du risque d’AVC, avec un impact à la fois à court terme (mauvaise observance médicale) et à long terme (impact sur les voies inflammatoires). De plus, les personnes se sentant souvent seules présentent un risque plus élevé d’incidents vasculaires cérébraux, même en tenant compte d'autres facteurs de risque.

L'importance des Relations Sociales


Les résultats de cette étude soulignent l'importance cruciale des liens sociaux pour la santé globale. En effet, Les corrélations observées par les chercheurs suggèrent que cibler la solitude pourrait être une stratégie efficace pour la prévention des AVC chez les adultes d'âge moyen et plus âgés.

Une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents et le développement d'interventions visant à réduire la solitude pourraient contribuer à diminuer significativement le fardeau des AVC dans une population vieillissante.

Discussion et actions à mener selon les chercheurs de l'étude


La solitude n'est pas qu'un sentiment, c'est un facteur de risque concret avec des implications réelles pour la santé. Cette étude nous rappelle que le lien social est essentiel pour la santé physique et mentale car il fournit non seulement un soutien émotionnel mais aussi une aide pratique comme le rappel des soins médicaux nécessaires. Lutter contre la solitude peut jouer un rôle important dans la prévention des accidents vasculaires cérébraux, et des évaluations répétées de la solitude au fil du temps peuvent aider à identifier les personnes particulièrement à risque. Il est impératif d'intégrer des stratégies de prévention et de soutien social dans les politiques de santé publique.

 

Une étude ouvrant sur des perspectives plus larges
 

Un nouveau champ d'étude à explorer


Si les résultats de l'étude nous fournissent des données concrètes sur la réalité des personnes âgées, il semble pertinent d'étendre cette démarche d'enquête à d'autres catégories générationnelles afin de mieux comprendre l'impact de la solitude sur la santé tout au long de la vie. 

La solitude peut avoir des répercussions significatives sur les jeunes adultes, les adultes d'âge moyen et même les adolescents. En explorant comment la solitude influence la santé cardiovasculaire, mentale et globale à différents âges, nous pourrions identifier des schémas et des mécanismes spécifiques à chaque groupe. Les corrélations avec les AVC étant documentées, il serait intéressant de se pencher sur d'autres maladies chroniques, comme des maladies digestives, rhumatologiques, maladies de peau, ou même certains cancers.

En hypothèse, les jeunes adultes pourraient par exemple être particulièrement vulnérables aux impacts psychologiques de la solitude, tels que la dépression et l'anxiété, qui peuvent indirectement augmenter le risque de maladies chroniques très variées.

En intégrant ces dimensions dans la recherche future, nous pourrions non seulement améliorer notre compréhension des dynamiques complexes entre solitude et santé, mais aussi concevoir des programmes de prévention plus complets et ciblés, favorisant une approche proactive pour promouvoir le bien-être tout au long de la vie.

Vers des stratégies innovantes en matière de Santé Publique ?


Les corrélations de cette étude suggèrent que combattre la solitude chronique pourrait être une stratégie efficace pour la prévention des AVC dans une population vieillissante. Une stratégie s'offre donc aux décideurs pour leur politique de santé publique : combattre un phénomène social en expansion, avant que l'épidémie de solitude ne soit trop délétère pour la santé de la population.

Chez Astrée, nous sommes convaincus qu'une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents  conduisant à la solitude ainsi que des interventions pour la combattre pourraient contribuer à diminuer le fardeau des AVC.

Pour conclure, alors que cette étude met en lumière l'impact significatif de la solitude sur le risque d'AVC chez les adultes d'âge moyen et plus âgés aux États-Unis, il est essentiel de se pencher sur le contexte français. En France, où le vieillissement de la population est également en hausse, comprendre et combattre les facteurs de risque psychosociaux, tels que la solitude, pourrait être une voie prometteuse pour réduire la charge des AVC. Il serait pertinent de mener des études similaires pour évaluer l'ampleur de ce phénomène et l'efficacité des interventions actuelles, afin d'élaborer des stratégies de prévention adaptées à notre réalité nationale.

Enfin, mener des études sur différentes catégories d'âges, permettraient par la suite d'élaborer des interventions préventives et des stratégies de soutien adaptées à chaque groupe d'âge pour réduire les effets néfastes de la solitude sur la santé pour l'ensemble de la société française.



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